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La croissance de demain ce serait quoi?

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Cristi Cohen



CROISSANCE
Aujourd’hui 8 Avril 2020, on nous annonce une chute du PIB de 6% depuis le début de la crise du Covid19, et une récession terrible pour les mois qui viennent.
De quoi s’agit-il ? Comment relancer ? Faut-il relancer ? Que relancer ?

I. Réflexion sur la Croissance et la richesse
Définition (Comptabilité nationale) de la Croissance : variation du PIB ou PNB (en valeur absolue positive ou négative) rapportée à la valeur de l’année de référence X 100
PIB :  somme des valeurs ajoutées issues des activités marchandes des ménages entreprises et administrations publiques sur le territoire nationale (PIB)
PNB : somme des valeurs ajoutées par les activités françaises en France et ailleurs dans le monde (PNB)
On utilise généralement le PIB.
Valeur ajouté :  Chiffre d’affaire (quantité vendues de produits ou service X prix) – coûts de production (travail+ matière première+ outils et équipements…). On peut dire aussi VA =  valeur marchande de la production – les consommations intermédiaires (travail, transformation lors du processus de production…).
La définition précise est plus complexe et on ne tient pas compte ici des prélèvements obligatoires… Mais grosso modo…

Critiques de cet indicateur de richesse :
Sont ainsi comptabilisées comme « richesse » des activités dites « négatives », par exemple des dépenses liées aux accidents domestiques, industriels ou routiers, les décès, la surconsommation d’essence pour cause d’embouteillages, etc….
En revanche ne sont pas déduits de la « richesse » les effets externes négatifs dus aux activités de production. Par exemple, les pollutions déversées dans l’air ou les rivières, la dégradation de la vie de la terre du fait de l’utilisation de pesticides…
Ne sont pas comptabilisées les activités positives comme l'art  non marchandisé ou les activités bénévoles, ou encore la production domestique assurée au quotidien au sein de la famille (faire la cuisiner, éduquer, organiser la vie sociale, faire de la prévention, faire des vêtements…).
Les laceur d’alerte, collapsologues, défenseurs de l'environnement et du développement durable critiquent le produit intérieur brut comme mesure de la « production de richesse » car on ne tient pas compte du fait que l’on consomme en partie de la richesse naturelle de la planète sans la restituer.

On assimile la création de richesse d’une population à la somme des valeurs ajoutées pas ses activités sans se soucier de l’utilité sociale de cette production de richesse matérielle ou immatérielle, de ses aménités ou de ses effets externes négatifs, de son utilité ou désutilité (destruction)  pour l’environnement ou de son bilan carbone, de son effet sur la santé et la biodiversité. On ne se soucie pas de la destruction de ressources naturelles non renouvelables nécessaires (énergie, matières premières, métaux rares, eau…) et des guerres qu’il aura fallu mener pour se les procurer (guerres du pétrole, présence militaire pour l’extraction de l’uranium…).

On confond richesse monétisée et bonheur, richesse matérielle et dignité…
Dans ce système de pensée, de pouvoir de décision, de production et de répartition, on pense « réparer les dégâts du progrès en faisant des profits », en faisant ruisseler… et en « compensant » avec des miettes… Mais on ne lutte pas contre l’origine des problèmes. On soigne le symptôme, mais on ne fait pas de prévention. On agit en l’aveugle, on cloisonne, on spécialiser pour éviter que chacun ait une vision globale et intelligente des dysfonctionnements… On se cache derrière les experts qui ont trop souvent perdu le sens commun et  celui des biens communs. On agit en fonction du court terme sans se soucier du long terme…
On gonfle, on croît jusqu’à exploser, si par malheur un corona quelconque vient à passer sur la planète et agit comme un aiguille bien pointue sur un ballon bien gonflé…

II. Quelle « Croissance » nous propose-t-on ?
A l’occasion de la crise sanitaire du Covid 19 nos élus nationaux mettent en œuvre des solutions, des technologies toujours plus « performantes », toujours plus complexes, faisant appel à la « science et aux experts », et souvent à la recherche militaire. Les commandes publiques aux entreprises privées vont fleurir. Soit dit en passant, dans l’urgence (quelle aubaine !) on s’adresse aux connaissances, aux amis, et on écarte comme étant « non scientifiquement prouvées » des solutions déjà connues, mais peu chères et peu génératrices de nouveaux profits (Chloroquine)… On le vérifiera après la crise, au rythme des « affaires » que les lanceurs d’alerte et les journalistes d’investigation mettront en évidence. On condamne aussi les initiatives citoyennes de bon sens comme étant peu performantes voire dangereuses (par exemple, masques artisanaux) … On en profite pour tester la résistance de la population - quasi nulle en l’occurrence durant la crise du Covid19 - au contrôle absolu des corps (confinement) et relatif des esprits (propagandes diverses, presse, séries TV, peur, pluies torrentielles de chiffres morbides…).

On brandit la science, comme étant « La Vérité » incontournable. La science devient l’excuse pour des décisions politiques (parfois pour les erreurs) et fait écran.  Ecran entre les sachants et les non sachants ; entre les élus et les citoyens, dont le bon sens ne saurait éclairer les choix collectifs.

Tout n’est pas à jeter dans les nouvelles technologies et la recherche. Loin s’en faut. Il conviendrait de trier. Il faudrait que les choix de recherche et leur mise en œuvre se fassent au service de l’homme et de la biosphère, et pas au profit (c’est le cas de le dire !) du marché (des entreprises, les plus grosses, mais aussi nombre de start up), et du monde de la finance (système bancaire et financier) … La technologie et l’intelligence artificielle doivent rester à leur place. A-t-on vraiment besoin d’être augmenté ? « Bonne question, la réponse est complexe », répond l’expert/spécialiste/scientifique qui ne connaît souvent que son domaine et réfléchit avec des œillères.

Quelques exemples la « Création de richesse » que nos dirigeants du monde actuel proposent déjà pour relancer la « croissance » et créer des emplois salariés, à l’issue de la crise actuelle. Car sans croissance point de salut et pas d’emploi selon l’idéologie de la croissance. Soit dit en passant la croissance est pauvre en emploi salarié depuis la fin des années « 70 », à fortiori pauvre en emplois de qualité (rémunéré décemment, intéressants et assortis de garanties collectives) …

- On va créer une assurance pour catastrophe naturelles du type covid19 
- On fera exploser la production de drones pour surveiller la population qui en aura pris l’habitude durant le confinement… On rentabilise ainsi la recherche dans le secteur de l’armement et on passe des commandes publiques. Et puis comme ça les mouvements sociaux seront bien « encadrés » …
- On produira des smart phone encore plus smart, pour non seulement tracer les gens (géolocalisation), mais aussi pour leur rappeler l’obligation de se faire tester à chaque coin de rue et prendre le remède adéquat…
- Les caméras, c’est déjà fait mais il faut remplacer celles qui sont usées et puis on peut en mettre dans les maisons, pourquoi pas ?
- On produira des Robots pour soigner les malades et les vieux, ainsi on limitera les contaminations potentielles, on fera de la distanciation sociale un principe générale. D’aiieurs les attroupement c’est potentiellement subversif…
- On créera des émissions télé, des tablettes spéciales pour créer du lien social virtuelle, des séries pour formater un peu plus, et faire rêver un peu quand même, car sinon on risquerait des explosions sociales et la guerre civile… Panem et circenses… du pain et des jeux, quoi ! Que demande le peuple ?
- On fera marcher les bateaux, les avions, les trains, les camions pour faire venir les médicaments et le matériel sanitaire manquant du fait du démantèlement des services publics, de la délocalisation des segments des filières industrielles autrefois actifs dans le tissu industriel national ? Les politiques industrielles ont incité à ce démantèlement depuis 40 ans. Il ne faut pas s’étonner d’avoir une industrie à trous et des importations incompressibles !…  
- On créera des centres de santé, des consultations, des cellules psychologiques pour que les « psy » soignent les traumatismes et les symptômes post-traumatiques liés au confinement, puis au déconfinement, aux crises familiales et économiques, aux pertes de sens liés à la crise…
- Il faudra beaucoup de communicants pour rassurer la population et redonner confiance dans la parole politique…
- Il faudra beaucoup de pub pour attirer les investissements directs dans les nouveaux secteurs du green washing, et les touristes apeurés… Comment va-ton « valoriser » notre patrimoine (notre fonds de commerce) si les touristes s’en vont comme des bancs de poissons à la recherche de zone plus calme et plus accueillantes ?
- Il faudra de plus en plus de recherche et de médecins pour soigner les malades du système agro-chimique qu’on ne remettra pas en cause, ou bien que de façon marginale. Cela sacrifierait trop d’emplois dans l’agro biseness, l’agro-alimentaire, dans la chimie, etc. !
- Il faudra faire avancer la science (surtout les laboratoires privés, la recherche fondamentale c’est pas rentable) :  on testera in live sur les êtres humains (on le fait déjà pour le cancer, et on commence pour le Corona…) diverses solutions innovantes alors qu’on a des médicaments sous la main, qu’on connaît depuis longtemps amis qui sont peu couteux (donc pas intéressants).
- On créera des supports virtuels pour suppléer les « enseignements présentiels », dans les quartiers difficiles où les enseignants ne pourront plus être en contact.
- On créera de nouvelles centrales nucléaires pour avoir de l’énergie « décarbonée » et on créera plein d’emplois pour trouver de solutions et enfouir les déchets radioactifs.
- On financer plein de présence militaire là où il y a des mines d’uranium de métaux rares…
- On mettra en service des trains plus rapides pour connecter les salariés qui doivent physiquement se rendre sur le lieu de travail, alors qu’ils vivent loin, là où les loyers sont encore abordables compte tenu de leur salaire, qu’on ne peut évidemment pas augmenter du fait de la compétition internationale… On leur fera acheter des voitures électriques…
- On trouvera des substances chimiques pour remédier à la dégradation de la vie des sols et on en deviendra encore plus addict.
- On produira et consommera de plus en plus de compléments alimentaires pour compenser l’appauvrissement des fruits et légumes en oligoéléments, vitamines et nutriments indispensable au fonctionnement harmonieux de nos corps
ETC… BREF !! (J’espère que vous vous êtes autorisé à sauter quelques lignes !)

Chacune de ces activités est censée créer de la valeur ajoutée, des emplois, générer des revenus donc de la consommation, donc de l’investissement, donc de l’épargne et des recettes fiscales, donc de l’investissement donc de l’emploi de la croissance, etc. C’est le cercle vertueux de la croissance,
C’est la croissance pour la croissance
Mais pour quoi faire ?
Est-ce cela que nous souhaitons ?

Un vrai cancer que cette logique-là, selon moi ! Les solutions deviennent problèmes et on continue toujours plus loin… vers le mur contre lequel on va s’effondrer.
C’est de la croissance négative même si le taux de croissance est mathématiquement prouvé, scientifiquement mesurable, et tout et tout… Alors essayons de la décroissance positive ou quelque chose de cet ordre-là…

III.  Repenser la création de richesse

Il faudrait, il me semble, commencer par nous demander quels sont nos besoins fondamentaux et les lister ; ce qui constitue  la « valeur» des choses et des activités humaines (son prix, son usage, sa valeur affective et symbolique ?...) ;  ce qu’est richesse ; ce qu’est le bonheur ; réfléchir à comment créer les conditions de l’épanouissement individuel et collectif ; qu’est-ce qui est superflu ?  qu’est ce qui est illusion ? qu’est-ce qui nous asservit dans la course à la consommation à la technologie et à l’innovation ?  qu’est-ce qui nous rend esclave de l’offre industrielle et technologique… ? Que souhaitons garder de la mondialisation ? Que souhaitons nous abolir…
Ainsi ou pourrait dresser la liste de ce que nous devons produire et comment faire pour satisfaire de façon quantitative et qualitative nos besoins : manger, boire, se vêtir, avoir un toit, être bien isolé du froid et de la chaleur, moins consommer d’énergie, se soigner, vivre ensemble, faire communauté humaine, faire communauté avec la biosphère. Pas facile ! J’en convient. Chronophage aussi. Il nous faut ralentir la production, la consommation et le gaspillage, pour économiser la planète et sauver la biodiversité... Alors profitons-en pour réfléchir ensemble…

Personnellement j‘aimerais redéfinir la richesse (Bonheur Intérieur, Bonheur Local, Indice Local de Bien Vivre ? … il nous faut de nouveaux indicateurs…), Il nous faut sélectionner collectivement nos besoins, prioriser les productions de marchandises et services nécessaires pour les satisfaire et créer des emplois positifs ; assurer une transition écologiques utile à la collectivité sur le long terme ; libérer du temps travail socialement utile grâce à un revenu de base universel… ce qui permettrait par exemple de développer les activités pour enrichir et maintenir les liens sociaux, l’entraide, le soin, la formation, la transmission par le partages de savoirs et savoirs faire… Tout autant de sujets de réflexion collectives passionnants ! Il nous faut un Nouveau Programme National de Résistance et pas un plan national de relance.
Il nous faut inventer les activités du futur en nous appuyant sur ce qui se fait déjà, localement sur l’initiative de collectif de citoyens, d’associations, de petites communautés marginales, de communes et d’élus locaux courageux portant un récit collectif du futur…
Les domaines particulièrement concernés sont : la biodiversité, l’alimentation (la production, la transformation, les circuits courts et l’alimentation relocalisée), l’art et la culture, la formation, la libération de la créativité comme base de résilience, les soins, la construction écologique, l’habitat léger, etc.
Les anthropologue pourraient nous aider, les cinéastes, les poètes, les auteurs de romans d’anticipation, les gens qui libèrent leur esprit…A l’aide !

IV. Et pour commencer…
Exo N° 1 Nous tombons (ensemble) sur une ile déserte. Quels sont nos besoins élémentaires ?
Exos N° 2 Comment nous organiser ? Pour réfléchir ? Pour décider ? Pour produire et répartir ? Pour vivre ensemble ?
Cristi Cohen, Ile d'Yeu, 8 avril 2020

Pascal Mrozinski



D'accord sur tout... repenser nos besoins et la consommations des biens et des services, nos relations aux autres, contre l'individualisme et la compétition choisir la coopération...

Il faut en effet s'interroger et s'introspecter... quant aux besoins élémentaires... tout être vivant en a trois : s'alimenter, être en bonne santé, être en sécurité... la partie 1 de l'exercice on pourrait la faire avec le postulat suivant : demain choc terrible, plus d'eau venant du continent, plus d'électricité, plus de pétrole donc plus de bateaux à moteur... on fait quoi et comment sur notre île ?

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