AccueilI. Covid19 crise sanitaire ou crise de système ?
Bien que la mort soit un fait majeur dans l’aventure de tout être vivant, elle n’est que rarement bienvenue. Nous sommes donc sous le choc de cette pandémie du Covid 19. On nous égraine quotidiennement, et à satiété, les chiffres de morts dus au virus et ceci sans que ne soient données de comparaisons avec d’autres causes de mortalité humaine sur le surface du globe. On le sentiment que cette pandémie est le plus grand fléau de des temps modernes. Afin de replacer le covid19 à sa place, encore quelques chiffres.
- 64 606 morts dans le monde à cause du Covid19, le 4 avril 2020. Source le Monde/Université John Hopkins
- 15 millions de décès sont dus au cancer dans le monde chaque année. Si rien n'est fait, le cancer tuera 84 millions de personnes entre 2005 et 2015 et tuerait 19 millions de personnes par an en 2025. (L’OMS).
- En 2015, il y aurait eu 9,1 millions de morts dus à la malnutrition dans le monde. La malnutrition provoque la mort de 3,1 millions d'enfants de moins de 5 ans chaque année. 815 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde selon le FAO.
- Jusqu’à 650000 décès par an seraient associés aux affection respiratoires dues à la grippe saisonnière selon l’OMS
- 4,9 millions de décès seraient dus chaque année à l’exposition à des produits chimiques dans l’environnement (OMS 2004/ Planetoscope)
- 4,3 millions de personnes meurent du fait de la pollution de l’air (OMS)
- En 20 ans, les catastrophes climatiques auraient tué 600 000 personnes (Planetoscope)
- 2,8 millions de décès dus à l'obésité chaque année, soit la 5ème cause de mortalité au niveau mondial et la troisième dans les pays riches (OMS)
- Plus de 10 millions de personnes meurent avant 70 ans à cause de maladies cardiovasculaires et du cancer (OMS);
-1,25 million de personnes meurent dans les accidents de la route (planetoscope)
ETC…
Le Covid19 n’est pas le problème. Le problème c’est notre système.
Tout compte fait le Covid ne fait pas tant de morts que cela, mais il se répand vite mettant nos systèmes de santé et nos sociétés devant leurs faiblesses, tandis que d’autres maladies (cancer, diabètes, cardiovasculaires, dégénérescence neurologiques, reprotoxiques…) croissent à bas bruits ou loin des yeux des plus nantis… Le Covid19 nous paralyse d’autant plus que nous ne savons que « réagir » et pas « prévenir ». La prévention n’est pas inscrite dans la culture occidentale ou trop peu. Aux masques, aux dépistages ciblés, et même aux soins, on a préféré le confinement et l’arrêt (partiel mais important) de notre vie économique et sociale… Le Covid19 met le doigt là où ça fait mal.
Le libéralisme new-look du XXIème siècle a mis à mal les secteurs publics dans de nombreux pays, dont la santé, la recherce... La division internationale des processus de production rend les populations dramatiquement dépendantes de productions vitales délocalisées (alimentation, santé, etc.) et du transport mondialisé. En cas de crise, l’approvisionnement est fragile et les opportunités de détournement, de corruption, de marché noir, explosent. On le voit avec la « question des masques », des médicaments…
On meurt de produits chimiques, de pollutions diverses, de malnutrition de guerres, de violence, de la route, de pauvreté, d’inégalités, de mauvais choix en matière d’alimentation, de services publiques, etc.… On meurt de tuer la planète par l’extractivisme. On meurt à l’unisson avec les espèce animales et végétales qui souffrent de notre développement démographique et économique contre nature…
Bref, il semble qu’on ne mette pas les besoins essentiels des êtres humains et de l’écosystème planétaire auquel ils appartiennent en priorité (alimentation, eau, soins, éducation, logement…), mais que l’on obéisse à une logique de profit, de « progrès technologique » auquel nous devrions inéluctablement nous soumettre en obéissant aux lois du « tout marché ». Depuis le rapport Mansholt 1972 (et même avant), nous savons pourtant que nous allons dans le mur !
Toutes ces morts, toutes ces maladies, tous ces virus sons liés à un déséquilibre. Nos méthodes de production alimentaires, entre autres, nous empoisonnent et « fabriquent » des maladies et des virus plus vite que nous ne pouvons inventer les moyens de nous en défendre… Nous sommes pris de court, rattrapés par notre aveuglement et ses conséquences.
La solution aux virus, aux maladies, aux dysfonctionnement et aux conflits mondiaux viendra d’un changement radical du système économique et social mondial. Que nous soyons collapsologues ou pas, nous serons contraints de « ralentir », de changer radicalement nos modes de vie et d’abandonner la course en avant frénétique à une croissance mythique.
La croissance du PIB (instrument de mesure qui a aujourd’hui perdu tout son sens et dont tout le monde connaît les limites, sauf les idéologues qui nous gouvernent), tout comme l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance (l’espérance de vie en bonne santé, quant à elle stagne et baisse dans certains pays, EU par exemple), ne font que masquer la destruction des ressources et de la biodiversité, la dégradation des conditions de vie d’une grande partie de la population mondiale et la marche, inéluctable semble-t-il, du genre humain vers un avenir très difficile.
Si la pandémie du Covid19 nous remet la tête à l’endroit on pourra lui dire merci.
Cristi Cohen, Ile d’Yeu ; Le 5 Avril 2020
Bien que la mort soit un fait majeur dans l’aventure de tout être vivant, elle n’est que rarement bienvenue. Nous sommes donc sous le choc de cette pandémie du Covid 19. On nous égraine quotidiennement, et à satiété, les chiffres de morts dus au virus et ceci sans que ne soient données de comparaisons avec d’autres causes de mortalité humaine sur le surface du globe. On le sentiment que cette pandémie est le plus grand fléau de des temps modernes. Afin de replacer le covid19 à sa place, encore quelques chiffres.
- 64 606 morts dans le monde à cause du Covid19, le 4 avril 2020. Source le Monde/Université John Hopkins
- 15 millions de décès sont dus au cancer dans le monde chaque année. Si rien n'est fait, le cancer tuera 84 millions de personnes entre 2005 et 2015 et tuerait 19 millions de personnes par an en 2025. (L’OMS).
- En 2015, il y aurait eu 9,1 millions de morts dus à la malnutrition dans le monde. La malnutrition provoque la mort de 3,1 millions d'enfants de moins de 5 ans chaque année. 815 millions de personnes souffrent de malnutrition dans le monde selon le FAO.
- Jusqu’à 650000 décès par an seraient associés aux affection respiratoires dues à la grippe saisonnière selon l’OMS
- 4,9 millions de décès seraient dus chaque année à l’exposition à des produits chimiques dans l’environnement (OMS 2004/ Planetoscope)
- 4,3 millions de personnes meurent du fait de la pollution de l’air (OMS)
- En 20 ans, les catastrophes climatiques auraient tué 600 000 personnes (Planetoscope)
- 2,8 millions de décès dus à l'obésité chaque année, soit la 5ème cause de mortalité au niveau mondial et la troisième dans les pays riches (OMS)
- Plus de 10 millions de personnes meurent avant 70 ans à cause de maladies cardiovasculaires et du cancer (OMS);
-1,25 million de personnes meurent dans les accidents de la route (planetoscope)
ETC…
Le Covid19 n’est pas le problème. Le problème c’est notre système.
Tout compte fait le Covid ne fait pas tant de morts que cela, mais il se répand vite mettant nos systèmes de santé et nos sociétés devant leurs faiblesses, tandis que d’autres maladies (cancer, diabètes, cardiovasculaires, dégénérescence neurologiques, reprotoxiques…) croissent à bas bruits ou loin des yeux des plus nantis… Le Covid19 nous paralyse d’autant plus que nous ne savons que « réagir » et pas « prévenir ». La prévention n’est pas inscrite dans la culture occidentale ou trop peu. Aux masques, aux dépistages ciblés, et même aux soins, on a préféré le confinement et l’arrêt (partiel mais important) de notre vie économique et sociale… Le Covid19 met le doigt là où ça fait mal.
Le libéralisme new-look du XXIème siècle a mis à mal les secteurs publics dans de nombreux pays, dont la santé, la recherce... La division internationale des processus de production rend les populations dramatiquement dépendantes de productions vitales délocalisées (alimentation, santé, etc.) et du transport mondialisé. En cas de crise, l’approvisionnement est fragile et les opportunités de détournement, de corruption, de marché noir, explosent. On le voit avec la « question des masques », des médicaments…
On meurt de produits chimiques, de pollutions diverses, de malnutrition de guerres, de violence, de la route, de pauvreté, d’inégalités, de mauvais choix en matière d’alimentation, de services publiques, etc.… On meurt de tuer la planète par l’extractivisme. On meurt à l’unisson avec les espèce animales et végétales qui souffrent de notre développement démographique et économique contre nature…
Bref, il semble qu’on ne mette pas les besoins essentiels des êtres humains et de l’écosystème planétaire auquel ils appartiennent en priorité (alimentation, eau, soins, éducation, logement…), mais que l’on obéisse à une logique de profit, de « progrès technologique » auquel nous devrions inéluctablement nous soumettre en obéissant aux lois du « tout marché ». Depuis le rapport Mansholt 1972 (et même avant), nous savons pourtant que nous allons dans le mur !
Toutes ces morts, toutes ces maladies, tous ces virus sons liés à un déséquilibre. Nos méthodes de production alimentaires, entre autres, nous empoisonnent et « fabriquent » des maladies et des virus plus vite que nous ne pouvons inventer les moyens de nous en défendre… Nous sommes pris de court, rattrapés par notre aveuglement et ses conséquences.
La solution aux virus, aux maladies, aux dysfonctionnement et aux conflits mondiaux viendra d’un changement radical du système économique et social mondial. Que nous soyons collapsologues ou pas, nous serons contraints de « ralentir », de changer radicalement nos modes de vie et d’abandonner la course en avant frénétique à une croissance mythique.
La croissance du PIB (instrument de mesure qui a aujourd’hui perdu tout son sens et dont tout le monde connaît les limites, sauf les idéologues qui nous gouvernent), tout comme l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance (l’espérance de vie en bonne santé, quant à elle stagne et baisse dans certains pays, EU par exemple), ne font que masquer la destruction des ressources et de la biodiversité, la dégradation des conditions de vie d’une grande partie de la population mondiale et la marche, inéluctable semble-t-il, du genre humain vers un avenir très difficile.
Si la pandémie du Covid19 nous remet la tête à l’endroit on pourra lui dire merci.
Cristi Cohen, Ile d’Yeu ; Le 5 Avril 2020